Le premier voyage à l'étranger du pape

Le pape argentin François entame lundi son premier déplacement à l’étranger, 5 mois après son intronisation. C’est l’Amérique latine qu’il visitera, à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), un événement biennal qui se déroule au Brésil. C’est le pays catholique le plus peuplé au monde, avec 120 millions de fidèles. Le pape y restera une semaine, avec un programme très chargé. Le Brésil connait une montée puissante des groupes évangéliques protestants. Face aux obstacles économiques et au ralentissement de la croissance, la jeunesse brésilienne a fait entendre sa colère et ses revendications le mois dernier lors de grandes manifestations en faveur des réformes.

Le premier voyage à l'étranger du pape

Les manifestations ont cessé mais le mouvement de révolte persiste. Mercredi dernier, de violents incidents accompagnés de pillages ont éclaté dans deux quartiers huppés de Rio, où la police a affronté les manifestants.

Le pape vient ici en mission pastorale, a déclaré le cardinal Raymundo Damasceno, archevêque de Notre-Dame d’Aparecida, sanctuaire marial proche de São Paulo où François célébrera mercredi une messe. Son message portera sur les problèmes que nous rencontrons tous, sur les défis qui se posent aujourd’hui à l’Eglise et à la société.

Les autorités n’ont pas ménagé les mesures de sécurité pour s’assurer que cette visite du pape se déroule sans problèmes.

On craint des manifestations de groupes féministes ou pro-homosexuels s’opposant aux positions de l’Eglise sur le mariage et l’avortement.

Le gouvernement s’attend également à des protestations à propos du coût de cette visite, estimé à 118,5 millions d’euros, somme financée par les sponsors et les participants mais dont une partie retombera sur les contribuables brésiliens.

Afin de minimiser les risques et pour être plus en contact avec le peuple, le pape François a décidé de ne pas se déplacer à bord d’une papamobile aux vitres pare-balles. Il sera vu dans des jeeps ouvertes qu’il utilisera lors de ses audiences générales place Saint-Pierre.

Le gouvernement a cependant décidé de mobiliser 22.000 soldats et policiers afin d’assurer la sécurité des déplacements du chef de l’Eglise catholique.

Le pape François a passé vendredi plus d’une demi-heure en compagnie de son prédécesseur Benoît XVI, qui vit dorénavant dans un couvent du Vatican, et lui a remis un programme de son voyage dans le cas où il désirerait suivre les étapes à la télévision.

Adeline Grosrenaud